La Pêche au Thon

P1-La-Peche-au-Thon-999x749

La pêche au Thon.

Face à la crise sardinière qui sévit sur toute la façade atlantique, les Étellois réagissent assez rapidement en s’orientant, dès la fin du XIXe siècle, vers la pêche au thon, suivant l’exemple des Groisillons. Cette nouvelle pêche bouleverse les habitudes. Les marins partent de juin à octobre traquer le thon germon qui se situe proche des Açores en début de saison pour remonter progressivement vers les bancs de la Grande Sole, au large de l’Irlande.

Peu à peu, les chaloupes pontées sont remplacées par de nouveaux navires, plus grands et mieux adaptés à cette pêche hauturière : les dundées. Ce sont des embarcations de 40 à 60 tonneaux, d’une vingtaine de mètres de long, équipés de 5 à 6 voiles. Les instruments de navigation sont rudimentaires : un compas, un sextant, quelques cartes de navigation. L’équipage se compose d’un patron, de 4 matelots, d’un novice et d’un mousse.

Les marins traquent le germon du lever du jour jusqu’à la tombée de la nuit. La pêche se fait à la ligne. Le mousse, sous l’œil du patron, suiffe les hameçons et prépare les leurres constitués de crins de cheval, d’épis de maïs ou de queues d’ail cardées. Les tangons, de longues perches de bois prolongées par une tige de châtaignier plus flexible, reçoivent les lignes. En pêche, les tangons sont amenés à l’horizontale. Par grand vent traversier, les marins lestent les lignes avec un morceau de chaîne, ce qui a pour effet de les maintenir parallèles au bateau et d’éviter qu’elles ne s’emmêlent.

Lorsque le germon mord, il est rapidement remonté et tué à l’aide d’un picot. Les matelots l’éviscèrent, le lavent puis le placent sur des chevalets disposés sur le pont. Le patron veille aux changements de temps, car sous l’effet d’une météo orageuse il arrive que toute la pêche soit entièrement altérée. De retour de campagne, le thon est débarqué pour être travaillé dans les usines. Une femme appelée « senteuse » est chargée de vérifier la qualité du poisson. De ses interprétations est fixé le prix d’achat !

La pêche au thon provoque, vers 1920, un important essor économique qui se prolonge jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. 250 thoniers forment dans les années 30 l’une des plus belles flottilles de la côte atlantique.